SERRES-CASTET (SERRAS-CASTETH)
MOTTE MEDIEVALE
Fortifications du Xème - XIème siècle
Tertre artificiel entouré des EMBARRATS (fossés)
Le CASTRUM (château) en bois disparu
La BASSE-COUR : place actuelle au pied de la motte
Qui est SAINT-JULIEN, patron de SERRES-CASTET ?
Le plus célèbre des 61 saints honorés sous le nom de Saint-JULIEN :
SAINT-JULIEN-DE-BRIOUDE
Élevé dans la Gaule Viennoise (aujourd'hui le Dauphiné) vers l'an 300, il vit la période où le
paganisme romain s'oppose au christianisme naissant.
Légionnaire romain, il rejète la coutume païenne et s'emploie
à convertir la population d'Auvergne autour de Brioude.
Recherché par les émissaires du consul Crispinus, un juge romain ordonne, selon la loi, de le frapper à la tête.
Julien se livre lui-même à ses bourreaux qui lui tranchent la tête. Ils la rapportent à Vienne, tandis que ses membres sont ensevelis à Brioude. Sa popularité atteignit presque celle de Saint-Martin.
Le culte de son martyr s'est promptement répandu. De nombreuses églises lui ont été consacrées et notamment la basilique mineure de Brioude et l'église de Serres-Castet dès le Xème siècle.
L'EGLISE SAINT-JULIEN
Son origine
L'an 980 environ | Les cartulaires de la cathédrale de LESCAR transcrits par Pierre de MARCA font état de l'église SAINT-JULIEN de SERRES (Chartarium Lascurrense p. 182 & 183 Ecclesiam St Juliani de Serra) |
En 1385 | Le dénombrement général du Vicomté de Béarn par Gaston Fébus concerne SERRES de SENT ESXEUTZ |
En 1643 | Dans l'Estat des églises, cathédrales et collégiales est indiqué SERRES CASTET et son SAINT-ICHEUX |
A partir du XVII° | L'Evêque de Lescar nomme : |
en 1697 | Le curé-archiprêtre de la paroisse de SAINT-ICHEUX de Serres-Castet |
en 1716 | L'archiprêtre de l'église SAINT-JULIEN SAINT-BLAISE de Serres-Castet et Montardon, et de l'église succursale SAINT-JACQUES de ROMAS |
en 1736 | Le curé archiprêtre de SAINT-JULIEN et SAINT-ICHEUX de Serres-Castet et ses annexes Montardon et dépendances |
en 1738 | Le titulaire de la cure vicairie perpétuelle archiprétré SAINT-JULIEN de SAINT-ICHEUX de SERRES et ses annexes MONTARDON et ROMAS |
en 1791 | L'archiprétré de SAINT-JULIEN et SAINT-ICHEUX, qui réunissait 21 paroisses des anciens doyennés de Morlaàs, Lescar et Thèze, disparaît au décès de l'archiprêtre le 9 janvier 1791 |
après 1792 | SAINT-ICHEUX (ou ESXEUTZ) n'est plus mentionné dans les actes. Seule figure la cure de SAINT-JULIEN, patron de SERRES-CASTET fêté le 28 août |
Les documents d'archives révèleront peut-être un jour si l'église primitive de SAINT-JULIEN était située à son emplacement actuel ou au PONT-LONG dans les hameaux d'ILHEE, BRUSCOS ou CASTET, dévastés au XIIIème siècle par les Ossalois. Ils nous diront, peut-être aussi, qui était SAINT-ICHEUX ou ESXEUTZ.
L'EGLISE
Eglise archiprêtrale jusqu'en 1789, reconstruite sous Gaston Fébus (XIVème siècle)
* Le clocher : à vocation militaire (archères XIVème siècle)
* Porte des CAGOTS ( mur sud) : ouverte sous un arc brisé à grosse moulure en larmier
* Bénitier des CAGOTS
* Choeur : polygonal XIVème siècle
* Tribune ouverte sur de grands arcs brisés contemporains du choeur
* Colonnes doriques à fût lisse
* Maître autel
* Autel Notre Dame du rosaire
* Absidiole
Ce petit édifice millénaire qui a servi, au cours des âges, de lieu de culte, de dépôt d'archives communales, de lieu d'exposition du marteau légendaire, a repris sa destination première depuis 1985. Sa signification est brièvement rappelée par le panneau placé près de la statue de Saint Julien de Brioude.
Cette statue le représente en soldat romain casqué, tenant un bouclier et une lance. Il est revêtu d'une cuirasse et d'un manteau rouge. Faite en 1913 d'après une gravure envoyée de Brioude, elle reproduit fidèlement celle qui est toujours exposée dans la cathédrale mineure de Brioude.
Texte du panneau placé à l'entrèe de l'absidiole
Chrétien,
En regardant cette absidiole, qui te rappelle à ton enracinement dans une histoire humaine,
Souviens-toi des gestes qui, par la foi de l'église t'enracinent vers la vie de Dieu.
Ton BAPTEME rappelé ici par le SAINT CHREME.
Ta CONFIRMATION rappelée par le SAINT CHREME.
L'EUCHARISTIE rappelée ici par le PAIN CONSACRE, l'autel et la croix.
Retrouvant ton identité, te voilà prêt à être réconcilié avec Dieu, avec tous tes frères les hommes, avec l'univers.
La niche près de l'autel à droite contient les SAINTES HUILES,
- Le Saint Chrème,
- L'huile des malades,
- L'huile des catéchumènes.
La niche près de l'autel à gauche contient le PAIN CONSACRE.
Les Saintes Huiles servent pour le baptème, la confirmation, l'ordre et l'onction des malades.
Le Pain Consacré, l'Autel et la Croix rattachent à l'Eucharistie, à l'alliance d'amour entre Dieu et les hommes.
Cette alliance est marquée auusi par le mariage entre époux chrétiens.
XIXème siècle
L'église a subi « le feu du ciel » (foudre) et des incendies en 1776, 1820 et 1905. L'absidiole, le choeur et la base du clocher (ancienne tour dont la vocation militaire est confirmée par l'épaisseur des maçonneries et des archères) ont été épargnés par le feu. La nef comportait au XVIIIème siècle 3 étages de tribunes (à l'époque des pélerinages l'église pouvait contenir 2000 âmes). Le vaisseau central et la tribune ouverte sur des grands axes brisés, reposent sur des colonnes doriques à fût lissé, refaits en 1905 avec le clocher surmonté d'un flèche rhomboïdale (en forme de losange) et ... un paratonnere.
Malgré la diversité de ses styles, l'église Saint Julien présente un ensemble harmonieux, qui a été sérieusement entretenu et restauré notamment en 1956, 1982, 1987, 1994 et 1997.
Le mobilier
Choeur : Très beau tabernacle, attribué à Giraudy de Lescar (1760-1790). Bois peint et doré sur apprêt crayeux, panneau de la porte en marbre rose, têtes d'anges en bois, agneau mystique couché sur le livre et les sept sceaux de l'Apocalypse (restauré en 1985).
Maître autel : (restauré en 1986 par Pascual) transformé au cours des XVIIème, XVIIIème, XIXème siècle et en 1987. Chandeliers d'autel XVIIIème siècle.
Bas côté nord : Ancien maître autel, dédié à Notre Dame du Rosaire (XVIIIème / XIXème siècle), peint en faux marbre. Autel tombeau, droit, creux, Tabernacle à ailes, décor en plâtre rapporté et doré. Sculptures en relief : les quatre évangélistes (Jean, Marc, Luc, Mathieu).
Sortie sud 1° étage :
Ancien autel dédié à St Joseph (XIXème).
Nef mur ouest :
Deux tableaux huile sur toile (XVIIIème, restaurés en 1985) St Jacques et St Paul ? (ou Icheux ?).
Lampe gondole offerte en 1973 par la paroisse de Busiago (Italie). Cette commune proche de Venise est jumelée avec Serres-Castet.
Au clocher : Trois cloches de bronze (1866-1926-1940), PAULINE, JULIENNE et LA BEARNAISE.
LE MARTEAU LEGENDAIRE
« dit de SAINT-JULIEN »
Le marteau aurait appartenu à Saint-Julien-de-Brioude et serait l'instrument de son supplice. Or Saint-Julien a subi la décolation au IVème siècle. La tradition rapporte qu'il aurait été trouvé dans le Pont Long au XIVème siècle. Certains font remonter son existence aux premières années du rétablissement de la religion catholique en Béarn, sous Louis XIII.
La légende se précise à partir du XVIIIème siècle. On lui attribuerait des vertus miraculeuses traduites en ces termes par Alexis Peyret : « Serres-Castet tan renoumat per soum martet qui goareix tout ». ( « Serres-Castet si renommé pour son marteau qui guérit tout » ). Ayant décidé de porter en procession ce qu'ils considéraient comme une relique, au Palais Episcopal de Lescar, les fidèles de Serres-Castet constatèrent à leur retour que le marteau était revenu à sa place, dans l'église, « sans le concours de personne », tout seul.
Après un tel prodige, Serres-Castet devenait au XVIIIème et XIXème siècle un lieu de pélerinage très actif, mentionné dans l'atlas historique du Béarn.
Conservé à la même place dans la sacristie pendant plusieurs siècles, le « marteau dit de Saint-Julien » avait été confié en mars 1968, à la garde du musée Béarnais et exposé au château de Pau. Dans le seul but de reconstituer le patrimoine historique et religieux de Serres-Castet, les responsables de la commune et de la Paroisse souhaitaient que ce témoin du passé retrouve son cadre primitif. Après 17 ans d'absence, avec l'accord et, cette fois le « concours de tous », le marteau légendaire « dit de Saint-Julien » est revenu. Depuis le jour de la fête patronale de ce 1èr septembre 1985, il est placé dans une niche du mur ouest et protégé par une vitre inviolable.
Comme la plupart des villages, la bourgade de Serres-Castet s'est installée sur le haut de la colline autour de son église et de sa mairie.
Vu sa situation géographique, en bordure de la nationale 134 reliant Pau à Aire sur Adour et sa proximité avec l'agglomération Paloise, sa population n'a cessé de croître depuis les années 1960.
Mais, forcément, le centre du village ne peut plus accueillir ses nouveaux arrivants, et il faut donc s'installer au pied du côteau, dans cette plaine apte à recevoir toutes les constructions nouvelles.
C'est ainsi que la population, grandissant à vue d'oeil dans cette nouvelle zone, s'est trouvée décalée par rapport au centre du village donc son église. D'où l'idée qui avait commencé à germer consistant à construire un lieu de culte dans le "bas" du village, là au coeur de la nouvelle population.
En 1980, sous l'impulsion de l'abbé BEIGBEDER, curé de Serres-Castet, et d'un groupe de paroissiens, des réunions se mettent en place, avec la mairie de Serres-Castet d'abord, premier intéressé, qui donne un avis favorable ainsi qu'un terrain pouvant recevoir cette construction. Puis l'Évéché de Bayonne est alerté à son tour sur ce projet de construction. Des rencontres s'organisent en prèsence d'un responsable de l'Évéché en charge des bâtiments religieux, qui en fixe le cahier des charges . Les appels d'offres sont lancés. Plusieurs projets sont proposés, chacun ayant ses points forts et ses points faibles. Le choix est ardu ! Comment allier esthétique, fonctionnalité, qualité et prix bas ?
Le projet définitif est enfin retenu et les travaux peuvent commencer.
Le 20 Novembre 1982, ce Centre Paroissial a été inauguré par Monseigneur Jean-Paul VINCENT, Évêque de Bayonne. Entouré des prêtres du sous-secteur pastoral du Pont-Long, il a béni les locaux et célébré l'Eucharistie.
La nécessité de ce lieu : (extraits de l'homélie de Monseigneur VINCENT)
Ce nouveau centre est une nécessité pour servir cette population importante qui s'est installée en bordure de la route nationale.
Cette église est là pour nous rappeler que le DIMANCHE est le JOUR DU SEIGNEUR, le jour où nous sommes rassemblés par le prêtre au nom de Jésus-Christ. Elle est un SIGNE aussi, quand le prêtre n'est pas là, pour que nous y trouvions un lieu de recueillement, de paix, où il nous soit possible de dire à Dieu, dans la tranquillité, notre gratitude. Un lieu pour exprimer nos demandes pour les autres et pour nous-mêmes, un lieu qui nous arrache au "brouhaha" du monde et aux occupations diverses qui nous assaillent. Cette église est faite pour être remplie le Dimanche, même si le prêtre n'est pas là ...