Eglise Sainte Marie

 

 

NAVAILLES-ANGOS

De précieux vestiges de l'art roman

 

Il existe encore à Navailles un certain nombre d'octogénaires ayant toujours, Dieu merci, "bon pied, bon oeil" et qui se souviennent de l'église de leur enfance, un vieux sanctuaire roman dont la construction devait remonter au XIIIe siècle mais qui donnait des signes de sérieux délabrement. C'est alors qu'en 1913, la vicomtesse de Gontaut-Biron, qui résidait au château, entreprit de restaurer cette église. Les travaux furent terminés en 1914.

De l'ancienne église, seuls subsistent quelques vestiges. A l'entrée du choeur, de chaque côté, on peut remarquer des chapiteaux historiés couronnant le fût des deux colonnes romanes. A gauche de la porte, en sortant, la curieuse tête de saint Loup sur laquelle ceux qui souffraient du « mal du loup » venaient poser un linge trempé à la fontaine proche avant de s'en couvrir le visage. A l'extérieur, ceinturant le chevet, un entourage de modillons variés. Enfin, le plus remarquable, le porche en plein cintre orné de sphères avec un tympan à chrisme. Ce chrisme est soutenu à bout de bras par deux anges aux ailes déployées, le genou légèrement fléchi. Une anomalie pourtant à l'intérieur de ce chrisme, l'alpha et l'oméga sont inversés, erreur sans doute imputable au sculpteur de l'époque qui devait ignorer le sens religieux donné à ces deux lettres grecques.
Si des Navaillais, d'aventure, rendent visite à leurs voisins aragonais, ils pourront remarquer, à Huesca, que l'église San Pedro possède un tympan à chrisme étrangement semblable à celui de leur village.

 

 


Quartier d'ANGOS

 

Le 8 Mai 1845, par ordonnance du roi Louis-Philippe, Angos était uni à Navailles mais ...
trois ans après, la population d'Angos n'était toujours pas d'accord !


Lettres et pétitions des habitants d'Angos furent adressées au Préfet de l'époque afin de faire pression, espérant ainsi une abrogation de cette fameuse ordonnance qu'ils trouvaient insupportable et injuste ! Un petit extrait ci-dessous pour mieux comprendre :

« Les 105 habitants du quartier d'Angos réunis à Navailles depuis le 8 mai 1845 ont l'honneur de s'adresser à vous pour solliciter de votre bienveillance l'appui qui leur est nécessaire afin de redresser l'acte injuste qui les a réunis à la commune de Navailles. Aujourd'hui, Monsieur, que nous vivons sous un régime différent (1) et qui nous fait espérer le redressement des actes illégaux de l'ancien gouvernement, nous nous adressons à vous pleins de confiance afin d'obtenir que la commune d'Angos soit rétablie comme anciennement, et qui a existé depuis des siècles jusqu'à ce qu'il a plu à l'Autorité pour des motifs bons ou mauvais d'annuler notre ancienne existence.
C'est d'autant plus étonnant, Monsieur, que la commune d'Angos possède environ dix hectares de bois communal qui produisaient annuellement des revenus suffisants pour acquitter toutes les dépenses de la municipalité, entretenir convenablement l'église sans qu'on fut obligé de s'imposer.
Et que la commune de Navailles à laquelle nos 21 maisons ont été réunies ne possède pas un pouce de terrain communal ni aucune espèce de revenu, ils n'ont que l'avantage de la population, sans doute nombreuse, mais dénuée de ressources..
Ces motifs, Monsieur, vous prouvent l'injustice de cette réunion. ... »

(1) Les journées insurrectionnelles de février 1848 avaient mis fin au règne de Louis-Philippe et amené la proclamation de la IIe République.

 

Une belle très convoitée ...
Déjà en 1838 les autorités préfectorales avaient envisagé de réunir Angos et Doumy

Histoire d'un pont ...
Jusqu'en 1885, les voyageurs comme les autochtones qui voulaient se rendre du nord au sud de Navailles sans emprunter la nouvelle route royale (N.134) devaient passer par le chemin de Crestiaa (ancienne résidence des Cagots de Navailles) et franchir le Balaing à gué ce qui n'était pas possible en toutes saisons. Aussi, lassés de voir leurs "cataus" verser avec leur chargement, les usagers réclamèrent un pont. Celui-ci, après avis favorable du Préfet, fut construit par ... les Navaillais eux-mêmes qui fournirent également les matériaux ou, à défaut, de l'argent. Pour permettre le passage des engins agricoles modernes, ce pont a dû être élargi et consolidé voilà quelques années.

Et aujourd'hui ? ...
Presque deux siècles plus tard, les habitants du quartier d'Angos sont-ils dans leur coeur et leurs racines d'Angos ou de Navailles-Angos ?

 

 

Chapelle Saint Jean-Baptiste

 

Jean BONNECAZE,
Pèlerin de Compostelle et curé d'Angos
Jean BONNECAZE, natif de Pardies (aux environs de 1728), fit dans sa jeunesse (en 1748) le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, dont 700 km pieds nus. De nature fragile et maladive, il souffrit mille morts au cours de ce long périple mais revint chez ses parents, qui le croyaient disparu, quelques années plus tard. Entré par la suite dans les ordres, on le retrouve en 1793 curé d'Angos. Ayant prêté serment à la Constitution et exercé la fonction d'officier public, il se maria à l'âge de 76 ans.

 


Toutes les informations ci-dessus on été tirées du livre de René LAUDY "Il était une fois ... Navailles-Angos"