À l’heure de ma nomination officielle, il me tarde de vous rejoindre. C’est avec des sentiments mêlés de reconnaissance, pour la confiance qui m’est faite par le Saint-Père Benoît XVI, et de crainte devant mes limites, que mon expérience de vicaire général du diocèse de Fréjus-Toulon ne saurait suffire à dissiper, que j’accueille humblement et avec joie la mission de conduire le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron. J’ai conscience qu’il me faudra plus que jamais « décharger mon fardeau sur le Seigneur, qui prend soin de moi » (Ps 54). Car c’est bien lui qui m’appelle à devenir votre évêque et j’ai confiance qu’il me donnera les grâces nécessaires.
Je connais peu votre beau diocèse, juste assez toutefois pour savoir qu’il a été gâté par le Créateur et que ses diversités humaines et culturelles, comme ses fortes traditions chrétiennes, en font la richesse.
Je remercie particulièrement Mgr Pierre Molères, votre fidèle Pasteur depuis 22 ans, pour la délicatesse de son accueil à mon endroit.
Les pensées de mon cœur se tournent d’abord vers les prêtres qui sont les premiers collaborateurs de l’évêque : j’ai hâte de connaître et de partager leurs joies et leurs préoccupations. Je pense aussi aux prêtres âgés qui ont porté si fidèlement le poids du jour et de la chaleur et dont l’expérience me sera précieuse.
À l’intention de tous les fidèles du diocèse, je dis mon entière disponibilité et je fais miennes ces paroles si fortes de saint Augustin : « Pour vous, je serai évêque ; avec vous, je serai chrétien ».
J’ai une pensée toute spéciale pour les jeunes qui sont l’Espérance de l’Église et je compte bien les rencontrer au plus vite pour leur dire toute la confiance que l’Église leur fait et les inviter à être plus que jamais « les sentinelles du matin ».
Habitants du Pays Basque et du Béarn, dont je sais le fort enracinement culturel, vous me ferez découvrir votre beau pays, vos traditions et votre riche culture. Puissent « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, surtout des pauvres et de tous ceux qui souffrent» (Gaudium et Spes 1) trouver un écho puissant dans mon cœur.
Je reçois cette nouvelle mission, en cette année où nous célébrons le bimillénaire de la naissance de l’Apôtre Paul et alors que se déroule à Rome le Synode des évêques sur « la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église », comme une visée particulière de la Providence. J’y vois une invitation à nous mettre ensemble de manière renouvelée — évêque, prêtres et diacres, consacrés dont la multiplicité des charismes orne si bellement votre, « notre » Église diocésaine, fidèles du Christ laïcs que je sais si engagés dans la vie ecclésiale — à l’Écoute de la Parole de Dieu. L’Église naît et renaît toujours, comme Communion missionnaire, de l’annonce du Kérygme, c’est-à-dire de la proclamation du Mystère pascal de Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous sauver. Le Concile Vatican II, dans les premiers mots de la constitution Dei Verbum sur la Révélation divine, nous trace ainsi le chemin : « En écoutant religieusement et en proclamant avec assurance la Parole de Dieu… » (Dei Verbum 1). C’est ainsi que deux paroles résonnent particulièrement dans mon cœur, à l’heure de recevoir cette nouvelle charge : « Ecoute, Israël ! » (Dt 6, 4) ; et : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16).
Soyez sûrs que je prie déjà pour vous tous les jours et je compte particulièrement sur votre prière. Que le Seigneur dispose lui-même nos cœurs à notre rencontre prochaine. Je laisse le soin à la Vierge Marie, Mère de l’Église et Étoile de l’Espérance, de faciliter la communication entre nous.
Que Dieu vous bénisse tous !
+ Marc Aillet
évêque nommé de Bayonne, Lescar et Oloron